« La mélancolie est une maladie qui consiste à voir les choses telles qu’elles sont » ; c’est avec cette lucidité implacable qui le caractérise que Gérard de Nerval écrit cette phrase.
Foujita, à sa manière, s’exprime lui aussi sur le sujet de la mélancolie par le dessin ; et la puissance de son tracé calligraphique, de sculpteur de la pensée évoquent magnifiquement l’enfant et l’animal, les expressions de leur mélancolie. De leurs peurs, de leurs craintes…
Mélancolie fugace captée par l’artiste, arrêt de la forme sur la pensée spontanée, expression non réfléchie, seulement vécue.
Si l’enfance et le monde animal fascinent Foujita, c’est à leur part de mystérieuse mélancolie qu’il se réfère et qu’il adhère ; il s’y reconnaît comme dans le miroir.
Chaque nouvelle oeuvre découverte complète ce registre. L’artiste, lui dont la science aurait tendance à l’éloigner de l’âme pure, se ressource dans l’apparente innocence des êtres purs et complexes que sont les enfants qu’il croise dans sa vie.
Sylvie Buisson
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